Chanter en chorale cela comporte de
nombreux aspects : c’est bon pour la santé, pour le moral, pour la
mémoire, cela crée des liens, etc.…Il y a peut-être aussi un aspect auquel on
pense moins : chanter en chorale est
un défi.
Ce n’est peut-être pas un hasard
si je rédige ces notes au lendemain de la victoire de l’équipe de France en
demi-finale de l’Euro, tant la perspective de rencontrer l’Allemagne, meilleure
équipe du monde, ne pouvait être pour les Bleus qu’un de ses plus grands
défis !
J’ai déjà eu l’occasion de
rappeler à mes choristes que le chant avait quelque chose d’un sport : apprentissage,
discipline, préparation, entraînement, régularité, contrôle du corps, etc.
Certes les choristes ne visent rien qui ressemble à des compétitions ; ils
ont néanmoins des concerts à préparer et cela les amène à se confronter à bien
des défis, individuels et collectifs.
Individuellement d’abord. S’engager
dans une chorale n’a rien d’une chose évidente ; beaucoup y ont déjà
pensé, quelquefois durant des années, avant d’oser finalement franchir le pas.
Mais une fois arrivés dans le groupe quelques inquiétudes se font rapidement
jour : vais-je faire correctement ce qui est demandé ? Est-ce que je chante
comme il faut ? Ma voix ne va-t-elle pas déranger mes voisins ? Vais-je
arriver à m’y retrouver avec cette partition à laquelle je ne connais rien ?
Serai-je prêt le jour du concert ?
Collectivement maintenant. L’union
fait la force, certes, il n’empêche que rien n’est gagné d’avance ! Il
faut arriver à faire confiance à ses voisins de pupitre, à faire confiance aux
autres pupitres – même si par moment l’un ou l’autre n’est pas dans sa
meilleure forme ; et il faut évidemment arriver à faire confiance au chef
de chœur. Combien de fois n’ai-je pas proposé à mes choristes des morceaux soit
qui leurs semblaient d’emblée hors de portée pour notre chorale, soit que les
premières répétitions (voire même davantage) semblaient promettre à un
apprentissage laborieux ? Bref, ce n’est pas toujours le cas, mais il est
fréquent qu’un choriste se demande s’il sera prêt pour le jour du concert !
Ce ne sont que quelques exemples
de ce qui se présente pour les choristes comme un défi à relever ; dès
lors il n’est pas étonnant que lorsque l’on sort d’un concert bien réussi on
éprouve un grand sentiment de satisfaction, bien sûr parce que l’on a produit
une chose vraiment belle, mais aussi parce que l’on a relevé de sacrés défis –
chose que, dans l’enthousiasme partagé, on aurait presque déjà oubliée…