mercredi 9 mars 2011

Le secret d’une bonne chorale

L’approche d’un concert pourrait être une bonne occasion pour se demander : en fin de compte, une bonne chorale c’est quoi ?
Si nous commençons une petite enquête, nous allons trouver des propositions telles que celles-ci.

L'homogénéité de l'ensemble fait une bonne chorale. Selon Edwards, « le secret est de faire en sorte que 142 personnes chantent la même voyelle ». Un des membres de la chorale fait la lecture du texte en allemand pour donner la bonne prononciation. Et les nuances ? Une des règles de base en chant choral est d'être à l'écoute de la personne à côté de soi. …
Ce qui distingue une bonne chorale est l'attention qu'elle porte aux détails et le souci de créer un son homogène. Il faut que les voyelles soient prononcées uniformément, que les nuances soient respectées, que les attaques soient précises et placées ensemble et que les consonnes soient prononcées clairement et en même temps. Le public entendra les « t » et les « s » finaux. « Les "t" doivent être placés sur le temps qui commence la prochaine note », fut une des directives d'Edwards.

Ce qui est dit ici est certainement juste (encore que, pour moi, les consonnes doivent être pensées plutôt juste avant le temps) ; chanter bien ensemble c’est un peu le minimum que l’on doit demander – et çà n’est sûrement pas si facile. Mais est-ce que cela suffit à produire une bonne interprétation ?
Pour s’orienter vers de bonnes interprétations, je voudrais donc proposer un « secret » et, je vous le dis sans attendre, pour moi ce secret c’est l’anticipation.

Bien sûr des secrets il y en a plus d’un et à mettre en œuvre tout au long des répétitions ; mais à la veille d’un concert je pense surtout au secret le plus décisif pour une bonne interprétation : se préparer à ce qu’on va chanter.
Se préparer à ce qu’on va chanter cela veut dire être déjà dans le chant avant même que le chant commence, le chanter intérieurement et calmement. Avant d’attaquer la première note, la penser comme n’étant que l’amorce de toute une phrase ; en chantant le début, on vise déjà l’apogée de la phrase (les spécialistes disent parfois l’acmé), voire même sa chute. En procédant de cette façon on aura produit une vraie mélodie et non une suite de notes, un vrai texte et non une suite de syllabes. Cette attention que l’on aura donnée à la première phrase, on la renouvellera à chaque phrase et ceci sans faiblir jusqu’à la fin. En somme la bonne chorale est en permanence à l’affût d’un beau phrasé ; et son secret c’est de savoir l’anticiper. Pour un choriste qu’est-ce qu’anticiper ? C’est avoir dans la tête avant ; ajoutez à cela que la tête ne pense pas seulement la phrase abstraitement, mais elle pense à la faire porter par toutes les parties du corps : la posture du bassin, la respiration basse, l’ouverture de la gorge, la détente de la mâchoire, le sourire, le regard, etc.
Oui – et sous plus d’un angle – le secret c’est l’anticipation.

2 commentaires :

  1. Il me semble que l'on n' aura jamais fini de découvrir la perfection, l'apothéose du chant choral; en celà, c'est comme la vie : on s'y applique, on s'y remet ...parfois on est si heureux de l'intensité qui nous rencontre, mais la suite est ténacité, espoir vers un but qui est la vie... Comme en chant où notre but est toujours devant nous. Parfois on atteint un accord et alors comme on est heureux ! Et l'on a alors qu'une envie ,c'est de s'y remettre pour connaître encore cette plénitude ressentie lorsque l'on a réussi à trouver notre accord presque parfait ,entre nos voix différentes, rassemblées, nos énergies,auservice d'une oeuvre, d'un chant.

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  2. Claudine, je suis parfaitement d'accord avec toi. Michel, j'ai un problème avec l'attaque d'une phrase musicale quand elle commence par une voyelle; Je n'ai aucun problème pour placer ma voix dans "O nuit" ou "Il est bel et bon" mais dans le "Ave verum",j'ai du mal à faire une attaque franche pour avoir un son "bien rond et charnu" comme dirait Sylvie. J'ai peur
    de sortir le "a" ou trop fort ou pas assez fort. En tout cas, depuis le stage, j'ai remarqué que cela est plus facile de sortir cette voyelle en la gardant à l'intérieur de la bouche et en la faisant sortir du plus profond de la gorge. J'aimerais savoir si d'autres choristes sont dans le même cas que moi.

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