Au
sortir de la répétition une choriste me dit : « Je suis déçue,
j’avais pourtant bien travaillé, ce soir je n’ai pas réussi à accrocher ».
C’est
tout à fait normal. Lorsqu’on démarre l’apprentissage d’un morceau, le chanter
chez soi, seul, en écoutant l’enregistrement de travail, c’est bien – et c’est
indispensable – mais il faut savoir que ce n’est qu’une première étape. Car le
chant choral – et c’est ce qui en fait toute sa spécificité – c’est, pour
chacun des choristes, un chant en
contexte ; d’abord contexte
polyphonique évidemment, mais aussi contexte de la direction par le chef,
contexte du local (qui peut changer), etc. jusqu’au contexte du concert
(appréhensions, chant avec d’autres chorales, d’autres chefs, public,
acoustique, éclairages, …). Ce n’est que lorsque l’on a traversé avec succès toutes
ces expériences que l’on peut dire : ce
chant, je le sais.
Lorsque
l’on croit commencer à bien connaître un air, le chanter avec le contexte des
autres voix, c’est une tout autre histoire que de le chanter seul dans sa salle
de bain ou sur le quai du RER. En fait, c’est presque comme s’il s’agissait
d’un autre air. On a parfois l’impression qu’il faut tout réapprendre !
Oui, c’est vraiment un autre air ! On
ne l’avait vraiment pas vu comme çà.
Et
puis on va retourner à ses fichiers de travail : les écouter à nouveau, mais avec une perspective différente. Et
la prochaine fois, en répétition, çà ira déjà beaucoup mieux.
Et
ainsi de suite ; jusqu’à ce que je ne perçoive plus de différence entre ma
perception de la partition lorsque je suis seul et ma perception au sein du
chœur. Comme s’il y avait eu, au départ, deux airs et qu’à la fin il n’y en
avait plus qu’un. Miracle de la musique…
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