Un
art à découvrir au fil du temps
C’est
une chose dont le choriste n’a pas la moindre idée lorsqu’il débute ; mais avec
le temps il devra comprendre que pour bien chanter il faut constamment
anticiper. C’est vrai pour tout chanteur, mais çà l’est peut-être à plus forte
raison pour un choriste : la fabrique du son du chœur tient en grande
partie dans cet art d’anticiper.
La
formation du choriste comprendra donc cet apprentissage de l’anticipation.
Il
y a plusieurs sortes d’anticipation. Par exemple se remémorer rapidement
quelques points clefs d’une partition avant de démarrer, voilà une anticipation
nécessaire ; mais elle n’est pas spécifique au chanteur : les
instrumentistes doivent aussi penser leur morceau avant de démarrer.
Parlons
seulement maintenant de l’anticipation la plus propre au chanteur : c’est
l’anticipation qui est nécessaire pour que la voix soit émise convenablement et
au bon moment.
Le
chanteur doit anticiper
Nous
avons bien travaillé, lors de notre dernière répétition sur l’importante
question de l’anticipation ; en particulier sur l’exemple du Canon à boire (qui comporte de
nombreuses anacrouses). Un chant ne peut être beau que s’il est suffisamment
anticipé, surtout un chant à plusieurs, parce que les attaques sont ce qu’il y
a de plus difficile à bien réussir ensemble. C’est un élément essentiel auquel
le public est sensible, même inconsciemment, lorsqu’il écoute une chorale.
Pour
comprendre ce que veut dire ici anticiper, on se rappellera le
schéma qui suit, composé de 3 termes ; on peut voir sur ce schéma qu’on
n’aboutira à un son convenable que par une double anticipation :
pensée → geste
→ son
1 2
Le
son convenable ne sort que si le chanteur fait le geste nécessaire pour le
produire (ce geste comprend notamment l’ouverture du larynx).
Or
ce geste demande lui-même un certain temps de préparation. Le geste ne sera
donc convenable que si on l’a pensé lui-même à temps, c’est-à-dire bien
avant le moment où l’on souhaite que le son soit produit.
En
résumé :
Point
n° 2 : Le son n’est bon que si
le geste qui l’engendre est produit
bien avant lui.
Point
n° 1 : Par ailleurs le geste lui-même
n’est bon que si on l’a pensé bien
avant de le produire.
On
en profitera pour dire que s’il faut penser le geste qui permet une bonne
attaque du son, il ne faudrait pas pour autant oublier de penser à maintenir chaque son toute la durée qui convient.
En
somme, AVANT de chanter une quelconque phrase
musicale, il faut penser le plus précisément possible comment on va la démarrer et comment
on va l’arrêter.
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