vendredi 8 juin 2012

Le choriste et l’art d’anticiper

Un art à découvrir au fil du temps

C’est une chose dont le choriste n’a pas la moindre idée lorsqu’il débute ; mais avec le temps il devra comprendre que pour bien chanter il faut constamment anticiper. C’est vrai pour tout chanteur, mais çà l’est peut-être à plus forte raison pour un choriste : la fabrique du son du chœur tient en grande partie dans cet art d’anticiper.
La formation du choriste comprendra donc cet apprentissage de l’anticipation.

Il y a plusieurs sortes d’anticipation. Par exemple se remémorer rapidement quelques points clefs d’une partition avant de démarrer, voilà une anticipation nécessaire ; mais elle n’est pas spécifique au chanteur : les instrumentistes doivent aussi penser leur morceau avant de démarrer.
Parlons seulement maintenant de l’anticipation la plus propre au chanteur : c’est l’anticipation qui est nécessaire pour que la voix soit émise convenablement et au bon moment.

Le chanteur doit anticiper

Nous avons bien travaillé, lors de notre dernière répétition sur l’importante question de l’anticipation ; en particulier sur l’exemple du Canon à boire (qui comporte de nombreuses anacrouses). Un chant ne peut être beau que s’il est suffisamment anticipé, surtout un chant à plusieurs, parce que les attaques sont ce qu’il y a de plus difficile à bien réussir ensemble. C’est un élément essentiel auquel le public est sensible, même inconsciemment, lorsqu’il écoute une chorale.

Pour comprendre ce que veut dire ici anticiper, on se rappellera le schéma qui suit, composé de 3 termes ; on peut voir sur ce schéma qu’on n’aboutira à un son convenable que par une double anticipation :

pensée → geste → son
     1             2

Le son convenable ne sort que si le chanteur fait le geste nécessaire pour le produire (ce geste comprend notamment l’ouverture du larynx).
Or ce geste demande lui-même un certain temps de préparation. Le geste ne sera donc convenable que si on l’a pensé lui-même à temps, c’est-à-dire bien avant le moment où l’on souhaite que le son soit produit.
En résumé :
Point n° 2 : Le son n’est bon que si le geste qui l’engendre est produit bien avant lui.
Point n° 1 : Par ailleurs le geste lui-même n’est bon que si on l’a pensé bien avant de le produire.

On en profitera pour dire que s’il faut penser le geste qui permet une bonne attaque du son, il ne faudrait pas pour autant oublier de penser à maintenir chaque son toute la durée qui convient.

En somme, AVANT de chanter une quelconque phrase musicale, il faut penser le plus précisément possible comment on va la démarrer et comment on va l’arrêter.

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