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La rivière Essonne prend sa source à 150 m
d'altitude, dans le département
du Loiret, au nord-est d'Orléans et se jette en rive gauche de
la Seine, à Corbeil-Essonnes, à 33 m d'altitude, après un parcours de 98 km.
• Baptisée "l'Oeuf" dans la partie amont de son
cours, la rivière est dénommée "Essonne" seulement à
partir de sa confluence avec la Rimarde en aval de Pithiviers.
Rapprocher la musique du cours d’une rivière est
chose assez naturelle, surtout lorsqu’il s’agit de musique vocale. Chez nous,
la rivière c’est l’Essonne : Essonnances,
cela peut faire penser au parcours de cette eau, à ce flux multiple et
tranquille serpentant au gré des terres… Comme la rivière, le chant du chœur doit
couler très naturellement. Or cela ne va pas immédiatement de soi : entre
les premières répétitions – où chacun est encore bien empêtré dans sa partition
et où les voix sont passablement discordantes – et le concert – où l’on aura réussi, il faut l’espérer, à ce que
le flot des voix soit fondu dans une belle harmonie – il y aura eu souvent bien
du chemin.
Qu’allons-nous chercher ensemble au long de ce
chemin ? Vers quel but le chef de chœur cherche-t-il à entraîner les
choristes ?
Ce que l’on cherche : d’abord à produire quelque chose qui sonne. En effet, au
début on n’a souvent qu’une pâte plus ou moins structurée, plus ou moins
hétérogène, qui n’enthousiasmerait sûrement aucun public, qui est même loin d’emballer
les choristes eux-mêmes – dès le début, ils savent qu’il faut s’armer de
patience ! Même si l’on ne chante pas trop mal les notes, çà n’est pas
encore çà ! Mais que manque-t-il donc ?
Il manque justement d’avoir dépassé le premier stade :
celui de la simple exécution des notes ; on vérifie que, comme le disait Mahler,
la musique est au-delà des notes ;
ce qui manque, c’est tout simplement l’ambition d’une interprétation.
Que faut-il donc pour entrer dans une interprétation
véritable ?
On pourrait dire cela simplement : donner vie à
la partition. Par opposition à la partition qui se présente comme un agencement
de figures rigides et immobiles, le musicien doit chercher autre chose qu’une
copie sonore de la partition ; car pour donner une émotion, il doit d’abord
lui-même vivre cette émotion. Il doit donc chercher, au-delà des notes (G. Mahler) ou entre les notes (I. Stern), ce que la partition lui inspire, il doit rechercher en lui les émotions
que cette partition aura pu provoquer.
Chercher à faire surgir cette émotion du chœur,
voilà la mission du chef ; réussir à s’unir pour produire un tel
surgissement, voilà celle du chœur.
N’est-ce pas le projet de toute chorale ? À
plus forte raison quand elle a choisi pour nom Essonnances : …comme une
rivière à laquelle l'eau ne manque jamais (I. Stern).
À vous
tous choristes, bonne reprise !