Vous
avez certainement remarqué que dans votre fichier de travail pour Gaude Mater
Polonia,
j’ai répété 2 fois les 2 dernières mesures (17 et 18) ; non parce que la
partition le demande, mais pour que cela facilite
votre apprentissage. En effet une alternance de majeur à mineur, puis de
mineur à majeur, rend ce passage un peu délicat : nous devons donc
chercher un moyen de nous en assurer une bonne perception dès le départ.
On dira : chanter
ce passage 2 fois d’affilée plutôt qu’une seule, ça ne change pas grand-chose ; cela n’est pas si sûr ! Pourquoi ?
Ce passage proposant une transition mineur-majeur, en le répétant nous
créons une nouvelle pièce qui propose alors 3 transitions : mineur-majeur, majeur-mineur, mineur-majeur*.
N’est-ce pas curieux !? Nous croyons ne faire que répéter 2 fois la même
chose, or cela conduit à une seconde pièce non seulement 2 fois plus longue que
la première, mais surtout beaucoup plus riche ! Du coup ce simple geste pourra
permettre de surmonter une difficulté au préalable bien identifiée. D’une chose
que l’on comprenait mal (musicalement) et une simple reprise immédiate peut
faire passer à une compréhension aisée.
Nous voyons par là que répéter (2 fois d’affilé) ce n’est pas seulement répéter…mécaniquement ! C’est entrer
dans une compréhension bien plus profonde du passage étudié. L’art du chef de
chœur consiste à savoir proposer des passages à répéter, car par la simple
vertu des enchaînements ainsi créés, il fera apparaître aux choristes – et donc
leur fera entendre – des relations musicales jusqu’alors inaperçues.
Choristes, attention donc : la répétition, si
l’on sait écouter, cela peut aller beaucoup plus loin qu’un simple écho…
N.B. Les plus
observateurs auront aussi remarqué que ce sont ces 2 dernières mesures que j’ai
utilisées pour réaliser l’intro au piano ; une autre façon de présenter ce
passage, d’en montrer un de ses visages possibles…On comprend aussi ici que
ces 2 mêmes mesures peuvent aussi bien introduire le chant que le conclure :
une façon de montrer à quel point, malgré leur caractère apparemment un peu
incongru, elles sont parfaitement cohérentes avec l’ensemble.
*En effet :
Les
altérations – do- et fa- – signalent le mode mineur ; le do= signale le retour au mode majeur.
La
mesure 17 est en mineur ; la mesure 18 commence en mineur et se termine en
majeur.
Les
transitions sont donc : 17-18=min-maj, 18-17=maj-min, 17-18=min-maj.
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