lundi 25 mai 2015

La musique chorale et les quatre éléments

Essonnances…La musique – et singulièrement le chant choral – me fait souvent penser à l’eau d’une rivière, parfois au bruissement d’un ruisseau, parfois au tumulte d’un océan. Dans une œuvre symphonique, quelquefois aussi dans le simple égrènement des notes d’un piano, je crois entendre ce bouillonnement. La rivière coule ; il me semble que toute musique vraiment pure coule identiquement. Et puis l’eau, n’est-ce pas notre premier milieu naturel, le premier milieu naturel de toute vie ? Si la musique nous parle de la vie, c’est bien qu’elle doit avoir un rapport intime avec l’eau.
Second élément : l’air. Cela semble évident, au moins dans le cas du chant, sous-jacent à la musique il y a la présence de l’air ; d’autant plus si cette musique respire vraiment. D’ailleurs on parle bien souvent d’un air lorsque l’on évoque une mélodie. Il arrive même que l’on ait un air dans la tête ! Avec l’air, la musique est complice du plus insaisissable des éléments ; et comme l’air elle peut nous entourer de toute part sans que nous sachions comment elle s’y prend ; cela n’est pas pour rien dans son pouvoir de séduction.
Troisième élément : la terre. En dépit de son caractère éminemment fluide et évanescent, la musique nous ancre pourtant bien dans la terre. Que ce soit par ses sons qui ont forcément un sens pour notre verticalité – ils s’élèvent vers le haut ou descendent vers les graves – ou que ce soit par les rythmes que nous formons en heurtant le sol de nos pas. L’harmonie, elle-même, s’ancre dans la terre dans la mesure où tout accord a besoin de la fondation qui lui est donnée par sa note fondamentale.
Quatrième élément : le feu. Si une musique est pleine de vie c’est qu’une flamme lui a communiqué l’étincelle initiale à laquelle elle s’est embrasée. Sans ce feu primordial quel élan pourrait l’animer ? Ce feu précède donc, dans l’âme du musicien, le moment où la musique surgira ; il devra continuer de l’animer sans défaillir tout au long de l’œuvre ; et enfin, il continuera d’imprégner l’esprit de l’auditeur quelquefois bien longtemps après l’extinction de la dernière note. Sans ce feu, pas de mémoire de la musique. N’a-t-on pas dit que la mémoire était un feu ? Notre expérience de la musique nous en donne une des meilleures preuves.


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