samedi 23 janvier 2016

« À pleine voix » : 5 conférences en 2016 à la BNF et sur France Musique

Un mardi par mois (18h30 - 20h), de janvier à juin 2016, l'émission À pleine voix de Karine le Bail vous donne rendez-vous au Petit auditorium de la Bibliothèque national de France pour un enregistrement en public. Au cours de ce nouveau cycle, de l’opéra à la chanson en passant par le beatbox et le scat, tout ce qui « fait chant » sera exploré. Première session le mardi 26 janvier 2016.

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Après 20 années à explorer les voix du passé dans ses Greniers de la mémoire, Karine le Bail vous propose d’entrer dans la « fabrique de la voix ». Comment la travaille-t-on ? Comment l’enregistre-t-on ? Comment la caractérise-t-on ? Comment la soigne-t-on ? Que nous en dit la littérature, des grands mythes aux écrits contemporains?

À travers une série de questions relevant de l’histoire, de l’esthétique, de l’anthropologie mais aussi de l’acoustique et des neurosciences, Karine Le Bail interroge la voix dans ses relations à l’espace – sa mise en matière, sa mise en lieu, sa mise en milieu – au cours de six ateliers publics faisant la part belle à l’expérience auditive et à l’expérimentation grâce au concours de chanteurs, de comédiens, de compositeurs et de metteurs en scène mais aussi de  musicologues, d’acousticiens et d’ingénieurs du son. Un temps sera réservé à unéchange entre artistes et public.
Ces conférences seront diffusées sur France Musique le samedi suivant chaque rencontre, à 16h dans l’émission « À pleine voix ».
Au programme :
Mardi 26 janvier - 18h30 à 20h :
La voix médiatisée
Les canons de la voix lyrique au regard de l’enregistrement et de l’écoute médiatisée.
Autour de la collection Charles Cros.
Séance avec le département de l’Audiovisuel de la BnF.

Mardi 9 février - 18h30 à 20h :
Travailler les voix d’enfants
Avec la Maîtrise de Radio France et Sofi Jeannin.
Le parlé-chanté dans l’opéra-comique.
Autour de Fantasio de Jacques Offenbach programmé à l’Opéra Comique en janvier 2017.
En présence du metteur en scène Thomas Jolly, de Jean-Christophe Keck, des chanteurs de la production, d’Agnès Terrier.
Séance avec le département de la Musique de la BnF.

Mardi 5 avril - 18h30 à 20h :
Transformer la voix
Autour de Kein Licht de Philippe Manoury (commande de l’Opéra Comique).
En présence de Philippe Manoury, de chanteurs de la production et des ingénieurs de l’Ircam qui feront une démonstration des logiciels de transformation, de traitement et de spatialisation en temps réel de la voix.

Mardi 17 mai - de 18h30 à 20h :
Sonoriser la voix
Autour des nouveaux dispositifs de sonorisation de la voix au théâtre et dans la musique classique.
En présence de Maxime Pascal et de son ensemble Le Balcon, de l’acousticien Brian Kats, directeur de l’équipe «audition et acoustique» du LIMSI et de Marie-Madeleine Mervant-Roux.
Séance avec le département Arts du spectacle de la BnF et en collaboration avec l’ANR Echo

Mardi 21 juin - de 18h30 à 20h  :
Fête de la voix
Autour des nouveaux solfèges de la voix.
Avec des artistes de la scène Beatbox (le cornettiste Médéric Collignon, le tubiste et beatboxer Jean-Baptiste Renaux), slameurs, rappeurs.
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INFOS PRATIQUES
Quai François-Mauriac, 75706 Paris Cedex 13
Téléphone : 33(0)1 53 79 59 59
Parkings publics payants à proximité, rue Émile Durkheim et rue Abel Gance.
Métro : Lignes 6 (Quai de la gare), 14 et RER C (Bibliothèque François-Mitterrand)
Bus : Lignes 89, 62, 64, 132 et 325
Entrée libre

mardi 12 janvier 2016

Le geste du choriste : un inconnu en technique vocale ?


Le geste ne serait-il pas un inconnu au bataillon des concepts du chanteur ?

J’ai eu vraiment l’impression de surprendre mes choristes en leur disant récemment que l’origine du chant, dans le corps, c’était le geste.
Il y a peut-être au moins 2 raisons à cet étonnement.

Raison n° 1
On nous a tellement dit que le chant c’était du son que l’on a spontanément du mal à penser que ce que nous devons demander à notre corps de fabriquer ce n’est pas un son mais un geste. Et ce geste lui, ensuite, en conséquence, engendrera un son ; il doit en être la véritable cause. Notre esprit commande le geste et le geste engendre le son. En fait, nous devons assister à la production de la vibration et du son par notre corps, mais de façon passive. Ce n’est pas sur le son que nous agissons mais, par des gestes internes, sur les différentes parties de notre corps qui peuvent être mobilisées pour le produire et le moduler.

Raison n°2
Nous venons de dire : gestes internes. En effet nous sommes en général plutôt habitués à entendre le mot geste être utilisé pour désigner les gestes de la main ou de la tête ; et plus généralement des gestes de notre corps visibles extérieurement.
Le geste vocal, tout au contraire – et c’est bien pour cela qu’il reste largement méconnu – est un geste interne donc essentiellement invisible. Il mobilise principalement des muscles qui vont du ventre à la tête et l’art du chant consiste à apprendre ces différentes mobilisations ainsi que leurs coordinations.
Ajoutons que cela se fait sous le contrôle des perceptions internes ou propres (on parle de la proprioception), des fameuses sensations – selon le terme employé par les chanteurs – et très peu, en tout cas d’une façon très secondaire, sous le contrôle de l’oreille ; car l’oreille entend le son, certes, mais elle n’entend pas le geste (en tout cas d’une autre façon – indirecte – et pas avant un long apprentissage). D’ailleurs au moment où l’oreille entend le son, il est trop tard pour corriger un geste qui n’aurait pas été bien réalisé !
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Ce que nous venons de dire du geste par rapport à la production du son dans le chant est tout aussi vrai dans le cas de la musique instrumentale. L’interprète qui produit des sons avec son instrument actionne celui-ci au moyen de gestes, gestes produits par ses doigts, ses mains, ses lèvres, sa langue, son souffle, tous ces organes agissant soit directement sur l’instrument, soit par l’intermédiaire d’un archet ou de baguettes ; de telle sorte que chaque geste ou chaque ensemble de gestes aboutit à la production de son.
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Une conséquence que nous devons tirer de ces considérations est la suivante : la conduite d’un chef de chœur ou d’une chef d’orchestre doit être pensée en direction des gestes des musiciens, et non en direction des sons que ceux-ci ont à produire. Or puisque d’une façon générale le geste déclencheur précède le son produit, le geste du chef devra anticiper – plus ou moins largement selon les cas – sur le moment de démarrage du son proprement dit.
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Enfin, profitons de ces remarques pour préciser que, contrairement à une conception traditionnelle, on ne peut considérer le corps du chanteur comme un instrument, dans le sens où le chanteur disposerait de son corps comme l’instrumentiste dispose de son instrument. Il est bien évident que, contrairement à l’instrument de musique, le corps du chanteur ne lui est pas extérieur, il ne lui est même pas étranger : il est son propre corps. Du coup cela rejoint l’idée que les gestes du chanteur ne sont pas extérieurs mais sont, à la fois, et ce que produit son corps, et ce qui agit sur ce même corps.


À suivre

mardi 5 janvier 2016

Vœux 2016 pour une chorale


Si je devais formuler des vœux pour notre chorale, je dirais évidemment d’abord que je souhaite qu’elle continue d’être un vrai lieu d’accueil, de rencontre, de tissage de liens : tellement de choses peuvent se partager à travers le chant et la musique ! Mais soyons aussi concrets et même techniques : pour l’année qui vient, je propose que nous prenions une résolution pour un effort qui devrait sûrement porter de beaux fruits : apprendre à bien démarrer nos phrases. C’est un élément qui fait très souvent une grande différence de qualité d’une chorale à l’autre.
Mais ce progrès ne se fait pas sans méthode, et il me semble qu’un élément clef est une bonne interprétation du geste du chef. C’est pourquoi ceux qui veulent approfondir cette question se rendront à l’article suivant où il est principalement question de geste : geste extérieur du chef et geste intérieur du choriste ; comment penser l’articulation des deux ?That is the question.
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Je commence par une remarque : le jour de l’an, nous connaissons ces célèbres concerts diffusés à la télé dans toute l’Europe, par exemple le Concert du Nouvel an au Musikvereinde Vienne et le Concert du Nouvel an à la Fenice de Venise – voir celui de ce 1er janvier.
Regardez ces chefs : ils entonnent souvent de vigoureux morceaux, capables de soulever des foules dans la torpeur de l’hiver…Mais regardez leur premier geste, leur première attaque ; remarquez-vous quelque chose ? Si vous comparez attentivement la fin de la descente de leur bras et le son de l’orchestre, ne vous est-il jamais arrivé de vous étonner d’un décalage ? Le son n’arrive qu’après ; avec un retard. Mais ce n’est ni un effet d’optique ni un effet acoustique ! Le son arrive vraiment après que le geste soit terminé ! Alors pourquoi ? Et pourquoi y aurait-il lieu de s’en étonner ?!


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Il faut s’étonner de ce que le son produit par les musiciens – instrumentistes ou chanteurs – arrive après le geste du chef, et non en même temps.
Il faut s’en étonner car, en fin de compte, ce n’est pas ce qu’on a appris en cours de solfège, là où l’on apprend à battre la mesure en même temps que l’on chante les notes dans l’ordre prévu par la partition ; le geste doit tomber en même temps que l’on passe la barre de mesure !

Il faut en conclure que le chef ne fait pas la même chose que le solfégiste, ni même – exemple pour nous plus immédiat – que le chanteur qui bat la mesure pour lui-même ! Car le chef bat la mesure pour autrui et son geste a au moins une autre fonction que celle de se donner une pulsation : c’est celle de faire signe. Et de faire signe pourquoi ?

Pour que les chanteurs, à leur tour, produisent des gestes.
Mais est-ce bien ainsi que les choristes interprètent les gestes du chef ?

samedi 2 janvier 2016

Concert du Nouvel An 2016 à la Fenice de Venise Arte 2016

Concert du Nouvel An à La Fenice de Venise
Nadine Sierra (soprano), Celso Albelo (ténor), orchestre et chœurs du Teatro La Fenice
dir. James Colon

G. Verdi, Il trovatore, “Chi del gitano”
G. Rossini, Il viaggio a Reims, Ouverture
G. Verdi, Rigoletto, “La donna è mobile”
G. Puccini, Gianni Schicchi, “Oh mio babbino caro”
G. Verdi, I Vespri siciliani, Ouverture
Johann Strauss, Quadrille du bal masqué
G. Donizetti, L’elisir d’amore, “Una furtiva lagrima”
C. Gounod, Roméo et Juliette “Je veux vivre”
G. Verdi, Nabucco, “Va pensiero”
G. Verdi, La traviata, “Libiam ne’ lieti calici”
  L’image est meilleure sur : http://concert.arte.tv/fr/concert-nouvel-an-2016-fenice-venise