Si je devais formuler des vœux pour notre chorale, je
dirais évidemment d’abord que je souhaite qu’elle continue d’être un vrai lieu
d’accueil, de rencontre, de tissage de liens : tellement de choses peuvent
se partager à travers le chant et la musique ! Mais soyons aussi
concrets et même techniques : pour l’année qui vient, je propose que nous
prenions une résolution pour un effort qui devrait sûrement porter de beaux
fruits : apprendre à bien
démarrer nos phrases. C’est un élément qui fait très souvent une grande
différence de qualité d’une chorale à l’autre.
Mais ce progrès ne se fait pas sans méthode, et il me
semble qu’un élément clef est une bonne interprétation du geste du chef. C’est
pourquoi ceux qui veulent approfondir cette question se rendront à l’article
suivant où il est principalement question de geste : geste extérieur du chef et geste
intérieur du choriste ; comment penser l’articulation des deux ?That
is the question.
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Je commence par une remarque : le jour de l’an,
nous connaissons ces célèbres concerts diffusés à la télé dans toute l’Europe,
par exemple le Concert du Nouvel an au Musikvereinde Vienne et le Concert du
Nouvel an à la Fenice de Venise – voir celui de ce 1er janvier.
Regardez ces chefs : ils entonnent souvent de
vigoureux morceaux, capables de soulever des foules dans la torpeur de
l’hiver…Mais regardez leur premier geste, leur première attaque ;
remarquez-vous quelque chose ? Si vous comparez attentivement la fin de la
descente de leur bras et le son de l’orchestre, ne vous est-il jamais arrivé de
vous étonner d’un décalage ?
Le son n’arrive qu’après ;
avec un retard. Mais ce
n’est ni un effet d’optique ni un effet acoustique ! Le son arrive vraiment après que le geste soit terminé ! Alors
pourquoi ? Et pourquoi y aurait-il lieu de s’en étonner ?!
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Il faut s’étonner de ce que le son produit par les musiciens –
instrumentistes ou chanteurs – arrive après
le geste du chef, et non en même
temps.
Il
faut s’en étonner car, en fin de compte, ce n’est pas ce qu’on a appris en
cours de solfège, là où l’on apprend à battre
la mesure en même temps que l’on chante les notes dans l’ordre prévu par la
partition ; le geste doit tomber en
même temps que l’on passe la barre de mesure !
Il
faut en conclure que le chef ne fait pas la même chose que le solfégiste, ni même
– exemple pour nous plus immédiat – que le chanteur qui bat la mesure pour lui-même ! Car le chef bat la
mesure pour autrui et son geste a au
moins une autre fonction que celle de se
donner une pulsation : c’est celle de faire signe. Et de faire signe pourquoi ?
Pour
que les chanteurs, à leur tour, produisent des gestes.
Mais
est-ce bien ainsi que les choristes interprètent les gestes du chef ?
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